Saint Guilhem Le Désert
Puisque le site de Saint-Guilhem semble vous plaire,
je vous propose aujourd'hui une promenade au fil de ses ruelles.
Abandonnons chaussures de marche et sac-à-dos,
et arpentons, nez en l'air, et appareil photo en bandoulière, les ruelles de ce magnifique village.
Ce n'est pas sans raison que le preux chevalier Guillaume de Gellone (petit-fils de Charles Martel), après moults combats contre Basques et Maures sous la bannière de Charlemagne, choisit le calme de ce fond de vallée pour se retirer et finir ses jours. Il fonde l'abbaye bénédictine en 804.
Accord parfait, sonorité parfaite. L’orgue que vous admirez est rescapé d’une histoire mouvementée. Commandée par les moines mauristes dans les années 1780, l’œuvre ne peut être achevée. Dix huit jeux sur les vingt sept prévus marchent, mais le clavier de positif reste muet.
En 1792, sous la révolution, on décide d’envoyer les tuyaux à la refonte pour en récupérer l’étain, mais l’organiste d’alors sauve son orgue en jouant des airs révolutionnaires lorsque se présentent les commissaires venus pour en effectuer la saisie. Après la Révolution, l’orgue doit rejoindre Montpellier mais c'est finalement celui de St Thibéry qui rejoint la capitale départementale.
Malgré de nombreuses tentatives de restauration, le positif manque toujours. Il faut attendre les années 1970 et l’opiniâtreté de l’Association des Amis de Saint-Guilhem pour entrevoir la restauration du positif. Son montage s'achève en 1984. L’orgue est régulièrement entretenu et les plus grands organistes viennent le faire chanter. Deux organistes titulaires veillent sur lui et le font vivre les dimanches et fêtes.
A l’image de nombreux autres monastères languedociens, les guerres de religion portent de rudes coups aux décors du cloître. En effet, en 1568, alors que les bâtiments ont été désertés par les moines, les les protestants s’emparent de l’Abbaye, brisant le sarcophage de Guilhem et mutilant les sculptures du cloître. A la suite de cet événement, le bâtiment reste inoccupé pendant quarante ans.
A la Révolution Française, l’église abbatiale devient la seule et unique église paroissiale du village et le cloître est vendu parmi les biens nationaux. En premier lieu, on y installe une filature de coton et une tannerie. Les bâtiments et le terrain sont ensuite morcelés entre plusieurs propriétaires pour y construire leur maison. A ce moment, la plus grande partie du cloître appartient à un maçon qui exploite les lieux comme carrière de pierres.
La crue du Verdus du 22 Septembre 1817 ruine totalement les bâtiments. Le lieu devient la cible privilégiée des propriétaires de la Vallée qui au hasard des travaux de restauration ou d’embellissement de leur maison, viennent piller le cloître de Saint-Guilhem-le-Désert.
Amateur d’Art Roman, le juge de paix d’Aniane, Pierre-Yon Vernière parvient a récupérer quelques 148 pièces du cloître de Saint-Guilhem-le-Désert. Après sa mort en 1875, ses enfants mettent en vente cette collection.
Rachetée par un antiquaire de Carcassonne qui la vend à son tour à un antiquaire parisien. C’est là que Georges Grey Barnard, sculpteur américain en séjour en France dans le but de faire l’acquisition de quelques modèles de sculpture romane, achete les restes du cloître de l’Abbaye qu'il installe dans sa propriété de New-York.
Depuis 1922, c'est le Metropolitan Museum qui en est le propriétaire.
Les façades réservent de jolies surprises.
Et si le diable rôde...
La cardabelle n'est jamais bien loin, pour conjurer le mauvais sort.
Et ici la croix Languedocienne et le fer à cheval viennent lui prêter main forte.
Les ruines d'un ancien château veille sur le village.
Le Verdus est presque à sec.
La combe aux rochers vertigineux offre un climat méditerranéen.
Voûte verdoyante du buis.
Les terrasses de café de la grand place attendent les premiers touristes.
La demeure "Entre ciel et terre".
Il y a du linge étendu à la fenêtre et c'est joli...