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La colline aux carlines
20 janvier 2011

La magie Renoir





Je vous propose une nouvelle promenade dans l'univers de la peinture à la rencontre d'un merveilleux peintre.

autoportrait

Pierre-Auguste Renoir est né à Limoges le 25 février 1841, sixième de sept enfants. Son père, Léonard est tailleur, sa mère est couturière. La famille vit alors assez chichement. A l'âge de 3 ans, Renoir découvre  la capitale où il va vire à présent.

À l’âge de 13 ans, il entre comme apprenti peintre dans un atelier de porcelaine et sous l'influence d'un de ses collègues, il découvre la peinture à l'huile. Il prend rapidement des cours du soir à l'Ecole de dessin et d'arts décoratifs et ceci jusqu'en 1862.

Il abandonne son métier son métier de peintre sur porcelaine à 17 ans et se lance dans la peinture sur éventail.

En 1862, Renoir réussit l'entrée à l'Ecole des Beaux-Arts de Paris et entre dans l'atelier de Charles Gleyre où il fait la connaissance de ses futurs amis, Claude Monet, Frédéric Bazille et Alfred Sisley. Monet devient rapidement le leader du groupe qui se réunie régulièrement à la Closerie des Lilas. Il tire son inspiration des oeuvres du Louvre et admire tout particulièrement Delacroix. Mais très sensible à la nature, il va souvent peindre avec ses amis en forêt de Fontainebleau.

En 1863, il quitte les Beaux-Arts ainsi que ses compagnons, car Gleyre prend sa retraite.  Il a 22 ans, une quinzaine d' années de "vaches maigres" commencent... Il vit avec Monet parfois avec Sisley et travaille dans l'atelier de Bazille qui devient leur mécène. Il ne souffre pas de cette vie de bohème, étant originaire d'une famille modeste, il sait se contenter de peu. Lors de leurs sorties, ils vivent à Chailly-en-bière ou à Marlotte où ils fréquentent l'Auberge de la Mère Anthony ou Chez Madame Mallet.

auberge

Dans ce tableau peint chez la mère Anthony, on reconnaît Sisley debout avec la servante Nana à sa droite. De profil, Pissarro sous son chapeau, est assis en face de Frank Lamy rasé de près; dans le fond, derrière eux, on devine Mme Anthony.

William_Sisley__1864

En 1865, le "Portait de William Sisley " est accepté par le Salon, ce qui est plutôt de bon augure.


Un modèle important à cette époque pour lui est sa maîtresse Lise Tréhot avec laquelle il aura semble-t-il deux enfants qu'il ne reconnait pas. Pierre, en 1868 et Jeanne en 1870.

lise

C'est elle qui figure dans le tableau Lise à l'Ombrelle (1867).  Emile Zola découvrant cette oeuvre fait un commentaire très élogieux mais la critique est plutôt mauvaise.

Le séjour que Renoir fit avec Monet à la Grenouillère (établissement de bains sur l'île de  Croissy-sur-seine, lieu très populaire et un peu « canaille » selon les guides de l'époque) est décisif dans sa carrière. Il peint véritablement en plein-air, ce qui change sa palette, et fragmente sa touche (Monet va beaucoup plus loin dans ce domaine). Il apprend à rendre les effets de la lumière, et à ne plus forcément utiliser le noir pour les ombres. Dès lors, on fait véritablement commencer la période  impressionniste de Renoir.

renoir_la_grenouillere2

La Grenouillère (1869)

 



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La loge 1874

"La loge" est l'une des principales contributions de Renoir à la première exposition d'art            impressionniste de 1874. Elle assoit la réputation du jeune Renoir et est considérée aujourd'hui comme une oeuvre majeure de l'art impressionniste.

 



Jusqu'alors, la loge était surtout utilisée par les revues satiriques telles "Le charivari" pour donner un cadre à des caricatures illustrant les relations sociales ou les moeurs légères.

Espace privé tout en étant public, la loge de théâtre devient après le tableau de Renoir un lieu permettant aux peintres de représenter l'excitation et l'évolution de la mode dans la société parisienne qui découvre les premiers Grands magasins.

Monsieur_Fournaise_1875

Monsieur Fournaise 1875

Renoir peint ce restaurateur célèbre de Chatou où il passe régulièrement ses dimanches.

    Issu d'une famille de mariniers fixée à Chatou, Alphonse Fournaise reprend le fonds de commerce et la maison élevée en 1844 et sait profiter de la vogue du canotage. En 1860, la "maison Fournaise" est     lancée, et devient le lieu de rencontre des peintres, des personnalités littéraires, politiques, financières.  

 

 

jeune_femme_assise_1876

Jeune femme assise 1876

Renoir présente à la seconde exposition des Impressionnistes une majorité de portraits car il est vital pour lui de vendre ses toiles. Le banquier Charles Ephrussi devient un de ses clients.

Cette même année,  il peint Le Bal du Moulin de la Galette, sur une toile d'une très grande dimension,  que lui achètera son ami Gustave Caillebotte, rare vente réussie à cette époque.

Ce restaurant qui se trouve juste à côté de sa maison sur la butte lui offre un véritable vivier d'inspiration. En effet, les samedis et dimanches soirs, commis, couturières, jeunes artistes ou actrices viennent danser.

La scène se déroule en plein air (contrainte que s'imposaient les impressionnistes), un dimanche après-midi, un jour de beau temps. Les personnes représentées  sont des amis de Rernoir : modèles, peintres, habitués du lieu.

Renoir, dans cette fresque historique,  reproduit avec vivacité les vibrations des taches d'ombre et de lumière apportant une atmosphère vivante et naturelle.

L'actrice Jeanne Samary 1878

Séduit par cette comédienne, le peintre se met à fréquenter de manière assidue la Comédie Française.

"Il fallait que j'ai envie de la voir . S'il y a bien un endroit où l'on ne rigole pas ! Heureusement, elle joue assez souvent Musset !"

Pierre_Auguste_Renoir_Les_pecheuses_de_moules_a_Berneval_1879

Les pêcheuses de moules à Berneval 1879

Les canotiers à Chatou 1879

    La facilité de se rendre à Chatou par le Chemin de Fer construit en 1837 contribue à l'essor rapide du canotage sur la Seine d'Argenteuil à Bougival.  

 

 

Autour de 1880, en pleine misère (Renoir n'arrive pas à vendre ses tableaux, la critique est souvent mauvaise), il décide de ne plus exposer avec ses amis impressionnistes mais de revenir au Salon officiel, seule voie possible au succès. Grâce à des commandes de portraits prestigieux - comme celui de Madame Charpentier et ses enfants, il se fait connaître et obtient ainsi de plus en plus de commandes.

Il connait les Charpentier depuis 1860 alors qu'il peint le portrait de Madame Charpentier mère. Mais sa modestie et sa timidité l'empêchant de renouveler ses visites, il devra attendre 1875, année où Georges Charpentier, jeune éditeur, remarque et achète une de ses oeuvres à l'hôtel Drouot, pour renouer avec cette riche famille (Madame Charpentier est la fille d'un célèbre joaillier. Elle reçoit dans son salon de nombreux artistes comme Goncourt, Daudet ou Hugo. Renoir fréquente avec assiduité la maison et ainsi fait la connaissance de nouveaux clients comme Alphonse Daudet.

Renoir peint "Le déjeuner des canotiers" vers 1880.

Il s’agit de la dernière grande œuvre de Renoir dans ce style. Le tableau a été peint sur la terrasse de la Maison Fournaise.

Comme d’habitude, Renoir y fait participer un grand nombre de ses amis : sa future épouse Aline (tenant le petit chien), Gustave Caillebotte (assis avec le chapeau de paille), Hippolyte  Fournaise (debout avec le chapeau de paille), Alphonsine Fournaise sa soeur (accoudée à la rambarde), le baron Raoul Barbier (assis, dos tourné), l'actrice Ellen Andrée (robe bleue), le modèle Angèle (portant une tasse à ses lèvres).

parapluies

Les parapluies 1881-1885

aline

Il rencontre Aline en 1880, chez sa crémière. Elle a 21 ans, il en a quarante. Il est frappé par la ressemblance entre la jeune femme et les visages qu'il a peint auparavant. Aline ressemble d'une manière frappante à l'idéal féminin représenté par Renoir dans son oeuvre. Il aime d'emblée sa simplicité et sa sincérité. La jeune paysanne champenoise est couturière et elle est dotée d'une grande sensibilité. Renoir retrouve auprès d'elle une nouvelle jeunesse.

Portrait_of_Pierre_Renoir_in_a_Sailor_Suit__1890

En 1885, elle lui donne un fils, Pierre.

julie_au_chat_1887_renoir

Julie et son chat  1887

gabrielle_et_jean

En 1894, Jean Renoir , le futur cinéaste, vient au monde.

On le retrouve dans cette œuvre de Renoir qui est le reflet d’une douceur de vivre. Le petit Jean joue avec la servante, Gabrielle. Au service des Renoir depuis l’été 1893, elle est parente de Madame Renoir, et devient le modèle privilégié de l’artiste (peinture ci-dessous).
L’ensemble de la composition est traité dans une gamme douce. Pas de surface rigide ni d’angles brutaux ; la table est peinte dans un flou de couleurs beiges qui paraît absorber les couleurs des jouets qu’elle accueille. Aux formes joufflues du petit visage et aux mains potelées répondent les mains fortement charpentées de la jeune femme. On retient pourtant la douceur du geste. A la robe bleu foncé de Gabrielle s’oppose la blancheur de celle de l’enfant. Les cheveux légèrement roux du petit Jean font contraste avec la carnation mate et la chevelure brune de la femme. Au second plan, le mur uni de gauche s’oppose au larges fleurs de celui de droite, mais l’ensemble est suffisamment estompé pour ne pas interrompre l’atmosphère de douceur qui règne sur cette scène. Elle a donné lieu, du reste, à plusieurs peintures et de nombreux dessins. L’âge de l’enfant nous permet de situer cette composition vers 1895-1896.

gabrielle___la_chemise_ouverte

Gabrielle à la chemise ouverte 1907

Claude_Renoir_Painting__1907

Surnommé Coco, Claude est le troisième et dernier enfant d'Auguste  et d'Aline. Il figure de nombreuses fois sur les toiles de son père.

Lors d'une mauvaise chute de bicyclette près d'Essoyes, village d'origine de son épouse Aline, il se fracture le bras droit. Cette chute est considérée comme responsable, du moins partiellement, du développement ultérieur de sa santé, des rhumatismes déformants qui l'obligent progressivement à renoncer à la marche (vers 1905).

C'est aux Collettes près de Cagnes, dans le midi qu'il s'installe en 1907, dans une belle propriété, entouré par sa famille, des amis, de jolis modèles, des domestiques aimables, peignant sans relâche, assis sous son vieux chapeau, sculptant aussi, entre deux tableaux, œuvrant dans la joie et la jubilation, malgré la souffrance, des mains déformées, jusqu'à ce que la mort l'en empêche.

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Commentaires
j admire ces toiles avec une préférence pour le regard de Julie et son chat elle me fait penser a ma fille,bien que j adore les couleurs et la lumière de la pêcheuse <br /> bisous♥
C
Merci Véronique d'être passée chez moi. Je viens de faire un tour sur ton blog et je me dois d'être honnête. Quand il y a des longs textes, explications, histoire... je ne lis pas... ça prend trop de temps. Quand aux photos de recettes culinaires, je déteste cuisiner alors... désolée, mais je ne me retrouve pas sur ton blog. Bonne continuation, bon dimanche.
P
c'est vrai que c'est magique et que ça nous transporte !!!Pierre
L
Hello Véronique !<br /> <br /> Que excellent article tu nous as présenté ! J'ai regardé plus d'une fois les oeuvres dont je connaissais la plupart des tableaux... et c'est chaque fois pareil : je suis admirative en regardant le talent et la sensibilité que Pierre-Auguste possédait. <br /> Un grand merci pour ce beau partage ! <br /> Je te souhaite un excellent week-end plus chaud (météo) qu'ici car ça gèle sec en ce moment (cette nuit -27°C (hors vent) et demain le jour -19 hors vent du nord... Aglagla c'est trop ! C'est le moment de vider le congélateur, le nettoyer et déposer le contenu sur la terrasse (il y fait plus froid que dans dans le congélateur...hihi)<br /> A bientôt chère Véronique et <br /> grosbecsglacésduquébec (lol)
T
renoir c'est de la magie...c'est du rêve<br /> tilk
La colline aux carlines
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