Séance émotion
Eté 1942, sur la Butte le soleil brille, les jupes fleurissent, les rebords de fenêtres se parent de géraniums et le manège tourne, emportant des enfants insouciants sur leurs chevaux de bois. L'atmosphère serait presque idyllique, s'il n'y avait ces vilaines étoiles jaunes accrochées aux boutonnières de certains habitants du quartier.
.
Joseph a 11 ans. et, comme 13000 autres juifs, il est raflé ce 16 juillet et conduit au Vélodrome d"Hiver.
Ils sont parqués dans ce lieu totalement incongru. Les sanitaires sont insuffisants, vivres et eau commencent à manquer, l'atmosphère devient vite suffocante. Quelques courageux pompiers braveront les interdits et donneront un peu d'eau à cette foule épuisée.
Puis vient le départ pour le camp de Beaune-La-Rolande...
Ce film, ou plutôt devrais-je dire cette reconstitution, est un véritable coup de point. Il frappe là où cela fait mal. Il nous rappelle qu'en France aussi, des actes inqualifiables ont été perpétrés.
J'ai été impressionnée par les décors, le Montmartre de l'époque est très beau, quant au Vel D'Hiv, étranges et sombres arènes de la déportation, où des milliers d'hommes, femmes et enfants, attendirent, hébétés, apeurés, déjà traités comme des prisonniers, qu'on décide de leur destinée.
« La Rafle » suit les destins réels des victimes et des bourreaux. Tous les personnages du film ont existé.
Annette l'infirmière dans le film, assistante sociale de la Croix rouge dans la réalité, sera reconnue comme Juste. Mélanie Laurent est tout simplement bouleversante dans ce rôle.
Joseph Weismann (excellent Gad Elmaleh) sera arrêté avec toute sa famille.
Jean Reno dans le rôle du Docteur David Sheinbaum a retrouvé toute sa superbe du "Grand bleu" et m'a réconcilié avec l'acteur.
Mention spéciale pour les enfants, merveilleux dans des rôles pourtant bien lourds pour leurs frêles épaules.
Un grand film, dans le sillage du merveilleux film de Roberto Benigni "La vie est belle". Je le conseille à tous, et en particulier aux adolescents, car il est bon de faire découvrir aux jeunes générations, les horreurs des guerres, pour que plus jamais nous ne connaissions de tels moments. Mon fils de 16 ans voulait le voir et n'a pas été déçu.