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La colline aux carlines
7 mars 2010

Le Roi Nu

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Ce soir est un grand soir pour notre troupe de théâtre. Nous effectuons notre sortie spectacle annuelle,  l'occasion pour certains d'aller pour la toute première fois applaudir une troupe de comédiens professionnels et   qui sait, de susciter quelques vocations...

Cette année, notre choix s'est porté sur une pièce d'un écrivain russe, Evguéni Schwartz. Je vous rassure, je ne connaissais pas ce Monsieur.

Voici donc une rapide biographie.

Né en 1896 à Kazan, Evgueni Schwartz, après des études de droit à Moscou, se fixe à Petrograd (devenue en 1924 Leningrad puis Saint-Petersbourg) où il s'intègre à des groupes littéraires et commence à collaborer à des revues pour enfants. Il y revisite, dans des adaptations modernes, des contes traditionnels empruntés à Perrault,  Grimm ou  Andersen. Le théâtre ne viendra que plus tard, dans les années 30,avec trois pièces majeures, trois farces politiques, à forte densité satirique et chaque fois traitées comme des allégories contemporaines : Le Roi nu (1934), L'Ombre (1940) et surtout Le Dragon (1944).

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Mais entrons maintenant dans l'univers du "Roi Nu".

Il était une fois un roi immensément riche et puissant, infiniment bête et méchant, qui n'avait qu'une passion : lui-même. Il cherche femme. Une jeune Princesse lui est présentée, mais la belle a déjà offert son coeur à un joli porcher. Pris au piège de sa vanité, le monarque se retrouvera, au final, bel et bien nu...

La merveilleuse pièce d'evguéni Schwartz est en réalité une fable politique. L'auteur puise ses arguments dans trois contes d'Andersen qu'il détourne : Le porcher amoureux, la princesse au petit pois et les habits neufs de l'Empereur. S'il en garde les aspects féeriques avec princesse, rois, bouffons, poète..., il gomme la naïveté au profit d'un humour grinçant, soulignant une réflexion acerbe sur le totalitarisme et les excès de pouvoir qui en découlent.

Puissants ridicules et courtisans stupides égratignent le pouvoir de l'époque et le régime tyrannique d'Hitler. Staline se reconnaissant certainement dans ce roi nu le censurera pendant plus de vingt ans.

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Aujourd'hui, c'est une troupe de huit merveilleux comédiens qui reprennent avec verve le flambeau. Ils en font une oeuvre impertinente et jubilatoire. Chapeau bas au musicien percussionniste qui souligne brillamment les divers jeux de scène et atmosphères.

On rit beaucoup et au final petits et grands (merci aux nombreux parents qui sont venus) sont subjugués par cette brillante interprétation et l'on entend moultes critiques élogieuses échangées au sortir de la salle de spectacle. Une réussite totale donc et promis on "remet ça" l'année prochaine !!

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